Article publié le 11 Février 2023 10:00:00
par Sophie MAXENCE

La hausse du prix de l’énergie affecte aussi les poissons

Le refuge de la Réserve aux Écailles doit faire face à une facture d’électricité en nette augmentation, et à des particuliers inquiets par le coût énergétique de leur aquarium.

« Le prix de l’énergie a fortement augmenté en 2022 et cela se poursuit en 2023. Il faut avoir les épaules assez larges pour faire face » relate Katia Autier, chargée de mission pour La Réserve aux Écailles (87). Ce refuge pour animaux aquatiques est installé dans les locaux de l’Aquarium de Limoges dont il dépend. « Le refuge est un surcoût énergétique pour l’aquarium qui doit faire face à une hausse conséquente du prix de l’électricité » explique Katia Autier. Ainsi, l’aquarium a connu une hausse de 75% sur sa facture d’électricité qui est passée de 4000 euros en décembre 2021, à 7000 euros à la fin d’année 2022.

Les animaux aquatiques nécessitent des installations relativement énergivores. Dans un contexte de flambée des prix, des adaptations sont incontournables.  « Au refuge, nous avons diminuer la lumière dans chaque bac car les poissons peuvent s’habituer à une baisse de luminosité, détaille Katia Autier. En revanche, nous ne pouvons pas réduire le fonctionnement des pompes et des systèmes de chauffage, sinon les animaux meurent ».

Ces difficultés, bon nombre de propriétaires d’animaux aquatiques y sont également confrontés. Les équipes de la Réserve aux Écailles conseillent ainsi régulièrement des propriétaires à la recherche de solutions pour limiter le coût de leur aquarium. « Nous leurs recommandons de limiter la lumière, comme nous le faisons au refuge. Par ailleurs, si le matériel - la pompe et le système de filtration - est trop ancien, il consomme plus d’énergie.  Investir peut limiter à long terme le coût » recommande la chargée de mission.

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D’autres propriétaires ont fait un choix plus radical en décidant de se séparer de leur animal. « Parfois la crise a bon dos, reconnaît Katia Augier. Mais d’autre fois nous avons affaire à des personnes qui sont vraiment à flux tendu. On ne peut pas juger et on accompagne les gens de notre mieux. »

Les particuliers ne sont pas les seuls concernés comme l’explique Katia Autier. « Fin janvier, un EHPAD nous a appelé pour nous demander de prendre en charge les poissons de leur aquarium car la direction avait décidé de s’en séparer. L’établissement doit faire face à beaucoup de dépenses et même si leur aquarium, installé depuis 10 ans, ne représente pas un gros budget, tous les moyens sont bons pour faire des économies. »   La réserve aux écailles va ainsi recueillir près de 200 poissons, à qui il va falloir trouver de la place. « On va avoir d’autres demandes de ce type » prévoit déjà Katia Autier.

Ce surplus de demande de prise en charge intervient alors que le refuge est en train de faire évoluer son centre de soin. « Nous sommes un peu à l’étroit. Pour gagner de la place, nous allons réaménager le centre en changeant les gros bacs de quarantaines pour des bacs plus petits. Nous cherchons donc des petites nurseries, et le matériel qui va avec, filtres, pompes… » indique Katia Autier.

 

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Tout un secteur en difficulté
Selon Katia Autier, deux fournisseurs historiques de l’aquarium de Limoges ont fermé leur porte à cause de la hausse des prix. « Ils ne pouvaient plus supporter le surcoût de l’énergie ayant également entrainé une baisse des commandes, de la part de particuliers ou des structures publiques. Cela met en péril tout un secteur car si les aquariums n’ont plus rien à montrer, nous ne pourrons plus apprendre au grand public ce qu’est la faune aquatique et comment la protéger » regrette Katia Autier.